Il y a très longtemps de ça, dans un immense chateau, une petite princesse sanglotait ; elle en avait marre, d'être une princesse, et elle pleurait, elle pleurait. Son père était le roi de cette ville et toutes ses amies étaient villageoises, et parce qu'elle était une princesse, ses amies l'avaient quittée. Oh, qu'elle sanglotait nuit et jour ! elle ne mangeait même plus les bons plats qu'on lui préparait.

 

 

Ses parents s'inquiétaient et firent venir les meilleurs médecins du monde mais aucun ne savait le symptôme de la pauvre princesse.

Une nuit, elle descendit au village pour voir comment la vie se passait là-bas. La nuit était calme et paisible. Elle voyait que tous les gens étaient heureux, souriaient, dans un lit, peut-être pas très  confortable, mais ils souriaient d'avoir quand même un lit.

Elle alla voir les paysans, qui, eux étaient très malheureux, ils dormaient sur des planches de bois avec de la paille . Le seul lit qu'ils avaient était dédié aux enfants. Elle se dit ; - mais ça ne peut plus durer ! pourquoi vivent-ils comme ça alors que moi j'ai une vie rêvée ?

Elle rentra chez elle et, le jour venu, elle questionna ses parents, en leur demandant : - pourquoi les paysans dorment-ils sur de la paille ou sur du bois ? je ne comprends pas ; alors que les villageois, eux, dorment sur un lit, ou un lit pour deux bien sûr, mais ils dorment sur un lit. Et nous ! on a un lit chacun, on a un grand chateau ! les paysans, eux, ont une toute petite maison, et les villageois, eux, ont une maison moyenne mais qui n'a pas trois étages comme notre chateau !

Les parents répondirent, tout interloqués et embarrassés : - nous, nous sommes euh... euh...des rois et des reines ! de la famille royale ! ne te soucie pas pour eux, toi tu es une princesse.

La princesse répliqua : - et si je n'avais pas envie d'être une princesse ? Mais personne n'a jamais dit qu'il ne voulait plus être princesse ! ou...ou...ou un prince, ou un roi, ou une reine ! je ne te comprends pas.

-Il le faudra bien ! hurla la princesse. Et elle claqua la porte de sa chambre.

Quelques années plus tard, il était temps qu'elle se marie. Le roi fit venir les plus beaux princes du royaume. Mais la princesse n'en voulut aucun, même si elle était amoureuse d'un..elle leur dit à tous ; - non ! Son père lui dit : - pourquoi ne veux-tu pas te marier ?

- Ecoutez, père, je ne pourrai pas me marier tant que les paysans, les villageois, auront des maisons comme ils ont. C'est ignoble !

- Non mais, il ne manquerait plus que ça ! dit la mère.

-Bon, très bien. Je ne me marierai pas, je ne mangerai plus les bons plats que vous me faites, je ne ferai plus rien, je resterai dans ma chambre.

-Mais ...

Et elle claqua la porte de sa chambre sans laisser à ses parents le temps de continuer leur phrase.

La nuit elle descendait au village, allait vers les arbres fruitiers du verger qu'avait le villageois le plus célèbre du village. Elle cueillait tantôt une poire, tantôt des prunes, tantôt des mûres, tantôt des cerises. Mais ce qu'elle préférait, c'était le petit fraisier qui savait lui donner des fraises par centaines ; il y en avait plusieurs, ils donnaient beaucoup de fraises, beaucoup de fraises, succulentes, juteuses, sucrées...à point. Et elle rentrait  chez elle. Le lendemain les parents frappaient : - toc toc toc ! Bon, tu t'es décidée à te marier ?

-Non, cria t'elle au nez de ses parents ! et elle re-claqua la porte.

Un jour, le marchand le plus  célèbre du village, celui qui avait le verger, vint avec un panier, mais il ne voulait pas dire ce qu'il y avait dans ce panier, car il connaissait le désarroi de la princesse, ce qu'elle voulait à tout prix : il en était ému, donc il lui apportait un panier plein de fruits, de tartes, de légumes et plein d'autres bonnes choses.Les parents frap pèrent à la porte de leur fille : toc toc toc ! et dirent : - quelqu'un qui vient te voir !

- Faites-le entrer dit la princesse entre deux larmes.

Ils firent entrer le villageois et ils refermèrent la porte. Le villageois lui dit :- je sais que vous me volez des fruits la nuit. Je sais que vous ne  voulez pas être une princesse. Et j'en suis très ému. C'est aussi pourquoi je vous ai apporté un panier plein de fruits et de légumes.

-Merci, dit la princesse. Mais comment vous appelez-vous ?

- Je m'appelle Thomas. Et vous ?

- Chloé !

- Très bien, Chloé, je vais m'en aller.

-Faites, dit la princesse, si vous en avez envie ; venez quand vous voulez ici. Au-revoir !

-Au-revoir, princesse Chloé. Et il partit.

Quelques semaines plus tard, le roi et la reine cédèrent ; ils appelèrent les plus célèbres constructeurs du royaume et d'autres pays et firent dévaster toutes les maisons, et bien sûr ils les firent reconstruire. La maison des paysans avait un étage, une cheminée, l'eau courante, et ils avaient le droit d'aller chercher des poulets, des vaches  et plein d'autres viandes et poissons pour se nourrir. Les villageois, eux, pareil, sauf qu'ils avaient deux étages ; les maisons étaient magnifiques, elles avaient de jolis rideaux et les paysans et les villageois n'avaient pas besoin de payer.

Le roi et la reine allèrent voir leur fille et dirent : - viens voir, Chloé, viens voir, sors un peu au village, tu verras !

La princesse leur dit :- bon, d'accord, je viens voir ; mais si par malheur vous m'avez fait venir pour rien, je remonte dans ma chambre !

Elle alla voir dans le village, elle vit tous ces changements, les belles maisons, les grands jardins, elle alla chez les paysans, et vit pareil ! Elle était si heureuse qu'elle courut vite se réfugier dans les bras de ses parents pour leur dire : merci ! merci de m'avoir écoutée !

Elle reprit goût à la vie, et accepta même de se marier avec Anthony, ce jeune prince qu'elle avait vu la première fois où ses parents lui avaient demandé de se marier.

 

 

Finalement, tout est bien qui finit bien.

(12 ans 1/2)

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